Budapest, le 25 septembre 2022 - Une étude récemment publiée au début de l'année 2022 dans la revue Nature montre que l'impact des zones protégées, telles que les parcs nationaux, sur les espèces varie fortement en fonction de la manière dont elles sont gérées.

L'étude menée par les universités d'Exeter et de Cambridge a examiné l'impact de 1 500 zones protégées (dans 68 pays) sur plus de 27 000 populations d'oiseaux d'eau.

L'étude a comparé les tendances des populations d'oiseaux d'eau dans les zones protégées avant le contrôle de la gestion avec les tendances après et a comparé les tendances de populations d'oiseaux d'eau similaires à l'intérieur et à l'extérieur des zones protégées.

La recherche s'est concentrée sur les oiseaux d'eau parce qu'ils sont bien étudiés et que l'on peut les trouver dans de nombreux endroits du monde. Le fait que de nombreux oiseaux d'eau migrent signifie également qu'ils peuvent rapidement coloniser ou quitter un endroit, ce qui peut être utilisé comme indicateur de la qualité des conditions sur un site donné.

L'étude montre que de nombreuses zones protégées fonctionnent bien et que les grandes zones protégées ont tendance à être meilleures que les petites, mais aussi que de nombreuses zones protégées ne parviennent pas à avoir un effet positif sur les espèces.

La grémille (Calidrix pugnax), une des espèces incluses dans l'étude. Matti Saranpää

Pertinence pour la politique mondiale de la biodiversité

L'étude a des implications directes pour la politique mondiale en matière de biodiversité et les discussions du Cadre mondial pour la biodiversité post-2020 autour d'un éventuel objectif de 30 % d'ici 2030 pour les zones protégées. En fait, les auteurs soutiennent que les futurs objectifs en matière de biodiversité devraient inclure des objectifs permettant d'améliorer la qualité des zones protégées et pas seulement une proportion de la surface de la Terre.

Le cadre mondial pour la biodiversité est en cours de négociation dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et fixera le programme des efforts de conservation mondiaux pour la prochaine décennie. Bien qu'elle ait été reportée en raison de la pandémie, la conférence internationale qui devait adopter le nouveau cadre doit maintenant se tenir à Montréal, au Canada, dans le courant de l'année.

Selon les auteurs de l'étude, les futurs objectifs en matière de biodiversité devraient se concentrer sur la création et le soutien de zones protégées bien gérées qui profiteront de manière mesurable aux populations d'oiseaux d'eau et à d'autres espèces sauvages. L'étude montre également que la recherche effectuée à partir des données existantes de surveillance à long terme des oiseaux d'eau pourrait devenir un élément clé des efforts mondiaux visant à mesurer la qualité et l'impact des efforts de conservation menés dans des zones clés d'un pays et d'une série de pays.

Importance pour l'AEWA

L'étude est également pertinente pour les développements en cours dans le cadre de l'AEWA visant à renforcer l'application des dispositions du traité concernant la conservation et la gestion du réseau de sites de la voie de migration.

L'objectif 3 du Plan stratégique 2019-2027 de l'AEWA invite les Parties à l'AEWA à "établir et maintenir un réseau cohérent et complet d'aires protégées et d'autres sites sur la voie de migration, gérés de manière à maintenir - et si nécessaire à restaurer - leur importance nationale et internationale pour les populations d'oiseaux d'eau migrateurs."

Les oiseaux d'eau migrateurs sont particulièrement vulnérables car ils migrent sur de longues distances et dépendent de réseaux de zones humides dont l'étendue diminue et qui se dégradent en raison d'activités humaines non durables.

L'objectif ultime de l'AEWA est de maintenir ou de rétablir les populations d'oiseaux d'eau dans un état de conservation favorable, ce qui dépend fortement de la protection des habitats des oiseaux d'eau, de la réduction des perturbations et de la prévention de leur exploitation non durable. La protection des sites, y compris les efforts pour gérer et conserver les zones protégées, est un élément important de tous ces efforts.

Une des actions listées dans le Plan stratégique 2019 - 2027 de l'AEWA demande aux Parties de revoir et de confirmer un inventaire des sites connus d'importance nationale et internationale pour les oiseaux d'eau protégés par l'AEWA sur leur territoire. Pour cette raison, il a été demandé aux Parties contractantes à l'AEWA de soumettre leurs inventaires de sites nationaux au Secrétariat de l'AEWA avant la MOP8. Bien que plus de 40 % des Parties aient soumis leurs inventaires, le travail se poursuivra dans les mois qui suivront la MOP8 pour achever complètement cette étape initiale dans le cadre de la première cible de l'Objectif 3 du Plan stratégique de l'AEWA.

Le Plan stratégique de l'AEWA prévoit également l'établissement d'un cadre de surveillance des sites de l'AEWA qui facilitera l'évaluation de l'état, des menaces et de l'efficacité des mesures de conservation mises en œuvre sur les sites du réseau de voies de migration. Une proposition pour un tel cadre de surveillance des sites a été développée en 2021 et a maintenant été soumise pour adoption à la 8^ème Réunion des Parties de l'AEWA (AEWA MOP8). L'adoption de ce cadre lors de la MOP8 sera une condition préalable à la mise en œuvre opportune et complète au titre de l'Objectif 3 du Plan stratégique de l'AEWA.

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