25 ans de l'AEWA - Déclaration de Gerard C. Boere, patron d'honneur et père fondateur de l'AEWA

À l’occasion du 25e  anniversaire de l’Accord, j’adresse toutes mes félicitations à toutes les personnes participant à l’AEWA. Le fait que nous ayons pu arriver où nous sommes actuellement est une excellente chose, et il est bon de voir des activités détaillées être entreprises au niveau pratique, activités dont nous avons pensé dès le début qu’elles pourraient être réalisées par un outil de conservation et de gestion tel que l’AEWA. 

L’élaboration d’un plan de conservation de la voie de migration n’était pas un concept entièrement nouveau lorsque les travaux de l’AEWA ont commencé, à la fin des années quatre-vingt. Pendant longtemps, les défenseurs des oiseaux ont cru que la protection et la gestion des oiseaux devaient être mises en œuvre sur l’ensemble de l’aire de répartition : les sites de reproduction, de halte et d’hivernage. Le Plan nord-américain de gestion des oiseaux d’eau était un bon exemple. 

La Convention de Bonn (1979) a fourni le cadre juridique mondial pour la conservation des espèces au-delà des frontières nationales. L’AEWA, conclu dans le cadre de la CMS, est un instrument efficace qui facilite une vaste coopération internationale pour lutter contre un nombre croissant de menaces pesant sur les oiseaux d’eau. Il fournit une combinaison de données unique provenant d’experts des espèces et de personnes ayant l’expérience de la politique. Ainsi, il ne s’agit pas d’une simple « bulle diplomatique » de plus. 

Dans notre monde en mutation, l’AEWA doit être prêt à assimiler de nouveaux développements et à faire preuve de flexibilité dans son programme de travail et ses priorités. La recherche sur la migration des oiseaux s’est considérablement améliorée grâce à une série de dispositifs techniques, et elle génère de nouvelles informations ayant des implications en matière de politique de conservation. En même temps, les études classiques sur les oiseaux bagués et à bagues de couleur restent importantes, comme l’a montré récemment le cas du Cygne de Bewick, étayé par les données issues du Recensement international des oiseaux d’eau (IWC). Les aires de repos et d’hivernage du Cygne de Bewick se sont déplacées sur des centaines de kilomètres d’ouest en est en Europe au cours de ces 50 dernières années. Je suis convaincu que l’analyse d’un plus grand nombre de données disponibles dans la base de données du Recensement des oiseaux d’eau fournira des informations similaires pour davantage d’espèces telles que l’Oie rieuse, ce qui illustre encore mieux la grande importance à long terme des données de l’IWC. L’AEWA a la possibilité et la tâche de « traduire » ces changements en politiques de conservation et de gestion pour les pays concernés. Ces changements (en fait des mouvements, dans le cas du Cygne de Bewick) déplacent dans une large mesure la « responsabilité » d’une aire d’hivernage d’un pays à l’autre. Il pourrait y avoir des exemples similaires, et de nature semblable, dans un avenir proche.

Juste au-dessus de mon bureau, chez moi, à Gorssel, se trouve mon exemplaire du livre sur l’histoire de l’AEWA, portant toutes les dédicaces et les mots aimables de la « famille » de l’AEWA, présente en 2010 à La Haye pour célébrer les 15 ans de l’Accord.  C’est formidable de lire tous ces noms et de feuilleter l’ouvrage, et il est difficile de croire que 10 ans se sont écoulés depuis. Je me réjouis des 10 prochaines années et je suis de près le formidable travail entrepris par l’AEWA !

Gerard C. Boere

 

Dernière mise à jour le 16 Juin 2020