Au travail dans les coulisses de l’AEWA - Eckhart Kuijken

Bonn, 3 December 2015 - Les oies hivernant et la conservation des oiseaux d’eau ont été, pendant plus d’un demi-siècle, le sujet des recherches du Professeur Kuijken, ainsi que sa passion. Il a eu le privilège de contacter pour la première fois l’IWRB (aujourd’hui Wetlands International) au milieu des années soixante, alors que le premier recensement international d’oiseaux d’eau démarrait et qu’une réunion annuelle était organisée en Belgique (à Knokke) en 1970. En tant que membre du bureau, le Professeur Kuijken a toujours éprouvé beaucoup de plaisir à s’entretenir avec Sir Peter Scott, Luc Hofmann, le Professeur Geoffrey Matthews, le Professeur Jozef Szijj, Eric Carp et bien d’autres encore. À l’époque, le principal point à l’ordre du jour était la rédaction d’une convention sur les zones humides, le critère de sélection des zones humides d’importance internationale étant, notamment, d’une importance cruciale : utiliserait-on un ou deux pour cent d’une population d’oiseaux d’eau au niveau critique ? Heureusement, c’est  cet un pour cent qui l’a emporté.

La Convention sur les zones humides a été lancée en 1971, lors de la Conférence internationale sur le gibier d’eau à Ramsar, Iran, réunissant des délégués de seulement 18 pays, quelques ONG et autres observateurs. Étant le plus jeune participant, le Professeur Kuijken avait présenté à cette occasion la première vue d’ensemble des zones humides belges d’importance internationale. À partir de cette perspective, le Professeur Kuijken a pu suivre le développement tant de l’IWRB que de la Convention de Ramsar et apporter son soutien aux activités déployées au cours des décennies suivantes. Plus les zones humides étaient menacées, plus les connaissances sur leurs multiples fonctions et le développement de programmes de conservation devenaient vitaux.

L’une des initiatives réussies a été le lancement de l’AEWA, en 1995, dans le cadre de la Convention de Bonn. Bien que de nombreuses personnes concernées aient déjà été actives dans le domaine de l’étude et de la conservation des oiseaux d’eau, des scientifiques, spécialistes et volontaires se sont rassemblés dans un but bien défini : sauvegarder les voies de migration intercontinentales des espèces critiques, allant des zones de reproduction du Paléarctique jusqu’à leurs sites d’hivernage, dont beaucoup sont situés en Afrique. Cet Accord vient compléter de manière parfaite les efforts déployés par la Convention de Ramsar et il renforce donc les traités internationaux et le travail d’organisations telles que Wetlands International et l’UICN.

Les plans d’action par espèce de l’AEWA, notamment, résumés dans des rapports scientifiques, représentent des instruments précieux pour la gestion sur le terrain, réunissant les parties prenantes en vue de convenir d’une stratégie de conservation pour les oiseaux d’eau en danger critique d’extinction ou disposant de voies de migration limitées avec un nombre restreint de sites appropriés de reproduction, de migration ou d’hivernage.

« Après 20 ans d’action, j’espère que l’approche de l’AEWA pourra continuer à protéger notre héritage vivant. J’ai toujours éprouvé un vif plaisir à travailler avec des personnes clés et de bons amis tels que Gerard Boere, Sergey Dereliev et bien d’autres encore, » a déclaré le Professeur Kuijken.

L’espèce favorite du Professeur Kuijken est l’Oie à bec court (Anser brachyrhynchus).  Ayant découvert il y a presque 55 ans que cet oiseau était régulièrement présent en Flandre (Belgique), le professeur et sa femme, Christine, ont réussi à poursuivre la surveillance mensuelle dans la zone d’hivernage exclusive de l’oie : les polders de la côte Est, au nord de Bruges.

 

Dernière mise à jour le 04 December 2015