Restauration des zones humides essentielles pour les oiseaux d'eau : Le projet de biodiversité du bassin du lac Tanganyika

Bonn, 17 mars 2025 - Alors que le monde entier se mobilise en faveur de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes, des efforts de collaboration sont en cours pour sauvegarder et réhabiliter certains habitats de zones humides transfrontalières les plus critiques d'Afrique.

« Les zones humides sont un élément vital de la biodiversité. Elles jouent un rôle crucial dans le soutien des écosystèmes, l'atténuation du changement climatique et sont essentielles pour les oiseaux d'eau migrateurs - en tant que zones de repos, de ravitaillement, de reproduction, de nidification et d'alimentation », déclare Jacques Trouvilliez, secrétaire exécutif de l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA).

Conscients de l'urgence des mesures de conservation, les gouvernements du Burundi, de la République démocratique du Congo, de la Tanzanie et de la Zambie ont lancé une initiative transfrontalière novatrice d'une durée de cinq ans visant à mettre un terme à la perte de biodiversité et à la dégradation des sols dans le bassin du lac Tanganyika et autour de celui-ci. Le projet, financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), dirigé par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et mis en œuvre par l'UNOPS, se concentrera sur la restauration de 1 700 hectares de zones humides dégradées, de forêts, de berges de rivières, de prairies et de bords de lacs dans des zones protégées clés.

Les zones protégées couvertes par le projet sont la réserve naturelle d'Itombwe en République démocratique du Congo, ainsi que le parc national de Rusizi au Burundi et les zones humides de Malagarasi-Muyovozi en Tanzanie, ces deux dernières également désignées comme sites Ramsar en raison de leur importance internationale.

Le parc national de la Rusizi est considéré par beaucoup comme un paradis ornithologique, offrant des aires de nidification et de repos à plus de 120 espèces d'oiseaux nicheurs et 90 espèces d'oiseaux migrateurs, tandis que la zone humide de Malagarasi-Muyovozi abrite des espèces menacées au niveau mondial, notamment des espèces telles que le bec-en-sabot et la grue caronculée, toutes deux classées comme vulnérables par l'UICN et également couvertes par l'AEWA.

« Ces zones humides servent d'habitats vitaux pour de nombreuses espèces d'oiseaux d'eau de l'AEWA, notamment la Spatule africaine, le Tantale ibis, le Pélican blanc et le Flamant nain, pour n'en citer que quelques-uns », explique M. Trouvilliez. « A titre personnel, j'aimerais ajouter que j'ai eu la chance de passer 14 mois à observer les oiseaux dans le delta de la Ruzizi et que j'étais toujours ravi de voir de nombreux  migrateurs. Depuis, cette précieuse zone humide a été classée parc national, ce qui témoigne de l'engagement du gouvernement en faveur de la conservation. Cependant, comme nous le répétons à l'AEWA, une zone humide protégée doit également être correctement gérée. Ce projet du PNUE contribuera à augmenter la valeur du site, tout comme il le fera pour les autres sites de la République démocratique du Congo et de la Tanzanie », déclare M. Trouvilliez.

En encourageant la restauration des habitats, l'utilisation durable des terres et le renforcement de la coopération régionale, le projet du PNUE financé par le FEM vise à inverser le déclin de la biodiversité dans cet écosystème d'eau douce d'importance mondiale.

« Alors que les zones humides continuent de disparaître à un rythme alarmant dans le monde entier, des projets comme celui-ci sont essentiels pour garantir que les oiseaux d'eau migrateurs et les zones humides dont ils dépendent continueront d’existerr pour les générations à venir », a déclaré M. Trouvilliez. « Je voudrais donc encourager vivement nos points focaux nationaux et toutes les parties prenantes concernées au Burundi et en Tanzanie, ainsi qu'à l'extérieur, à s'engager activement dans ce projet et à contribuer à sa réussite en tant que modèle à suivre pour les autres pays de la voie de migration d'Afrique-Eurasie.  En même temps, j'aimerais également encourager la République démocratique du Congo et la Zambie à envisager d'adhérer à l'AEWA en tant que Partie et ainsi à contribuer  à améliorer la conservation à long terme des oiseaux d'eau dans cette vaste région », conclut M. Trouvilliez.

Cette année marque une étape importante pour l'AEWA, puisque l'Accord célèbre son 30ème anniversaire. Il s'agit également d'un moment crucial pour la conservation internationale des oiseaux d'eau, avec la 9ème session de la Réunion des Parties (MOP9) à l'AEWA qui se tiendra du 10 au 14 novembre 2025 à Gaborone, au Botswana. Cette importante réunion rassemblera des gouvernements, des organisations de conservation et des experts afin d'évaluer les progrès et de renforcer la mise en œuvre du traité et de tracer l'avenir de la conservation des oiseaux d'eau sur l'ensemble de la voie de migration d'Afrique-Eurasie.

Pour en savoir plus sur le projet PNUE-FEM sur la biodiversité du bassin du lac Tanganyika, cliquez ici.

 

PLANS D'ACTION PAR ESPÈCE DE L'AEWA

Plan d'action international par espèce pour la conservation du Bec-en-sabot

Le Bec-en-sabot, qui doit son nom à son énorme bec, est menacé par le commerce illégal d'espèces sauvages, la perte d'habitats due à l'agriculture et les perturbations causées par le bétail et l'homme. Pour faire face aux menaces et stopper le déclin de l'espèce, un Plan d'action international par espèce pour la conservation du Bec-en-sabot a été adopté par les Parties à l'AEWA en 2015. Il vise à minimiser le commerce illégal et à réduire les perturbations et la perte d'habitat pour l'espèce.

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Dernière mise à jour le 17 March 2025

Type: 
News item
Region: 
Africa
Species: 
Balaeniceps rex
Mycteria ibis
Pelecanus onocrotalus
Phoeniconaias minor
Platalea alba
Species group: 
Birds