Se contenter de moins

Bonn, le 14 février 2018 - Une nouvelle étude sur la façon dont les stratégies de gestion des prélèvements d’oiseaux en Europe peuvent être formulées en s’appuyant sur des données limitées vient d’être publiée dans la revue Ecological Applications. L’étude a été réalisée par des spécialistes des oiseaux d’eau de l’université d’Aarhus, du U.S. Geological Survey, de l’agence finlandaise de la faune sauvage et de l’Office National (français) de la Chasse et de la Faune Sauvage, qui coopèrent dans le cadre de la Plateforme européenne de gestion des oies de l’AEWA (EGMP).

De toutes les espèces de faune sauvage, les oiseaux d’eau sont parmi ceux qui font l’objet du plus grand nombre de prélèvements, et de nombreuses espèces ont souffert de déclins significatifs au vingtième siècle, particulièrement en Amérique du Nord et en Europe. Les mesures prises pour enrayer le déclin des effectifs et renverser cette tendance incluent la Loi sur la Convention relative aux oiseaux migrateurs en Amérique du Nord – qui célèbre cette année son centenaire - et la directive Oiseaux, la plus ancienne législation sur la conservation de l’Union européenne, visant la protection de toutes les espèces d’oiseaux vivant naturellement à l’état sauvage en Europe. Cependant, en Europe, la surveillance des populations de telles espèces gagnerait à être davantage renforcée avant de pouvoir remplir sa fonction concernant leur gestion adaptative.

Répondant à ce besoin, la Plateforme européenne de gestion des oies (EGMP) a été établie sous les auspices de l’AEWA, dans le but de fournir un mécanisme de processus décisionnel structuré, coordonné et global pour l’utilisation et la gestion durables des populations d’oie en Europe.

« Cette étude constitue un nouveau pas en avant dans la mise en œuvre de la gestion adaptative des oiseaux d’eau migrateurs en Europe, faisant suite à son introduction réussie pour les oies à bec court en 2013. La poursuite des progrès dépendra de la capacité à développer et à mettre en œuvre des protocoles de surveillance internationaux pour les oiseaux d’eau, dans le cadre desquels des normes pour la collecte, la communication et le résumé des données sont rigoureusement appliquées. » 

Fred Johnson, biologiste de la faune du U.S. Geological Survey

Des traités internationaux tels que l’AEWA œuvrent de plus en plus en direction de la gestion adaptative - insistant souvent sur le fait que la mise en place de la gestion adaptative est une condition préalable pour assurer l’utilisation durable des populations d’oiseaux d’eau et leur état de conservation favorable – mais l’élaboration de politiques sensées se trouve entravée par le manque de données démographiques pour quelques espèces. Appliquant leurs méthodes à l’Oie des moissons de la taïga (Anser fabalis fabalis), une espèce dont la dynamique de population n’est pas bien comprise et qui est également chassée en Fennoscandie, les chercheurs ont constaté que cette espèce semble avoir des taux démographiques semblables à ceux d’autres oies qui ont été plus intensivement étudiées.

« La bonne nouvelle se dégageant de notre étude récente est que nous pouvons parcourir beaucoup de chemin en matière de gestion des populations d’oiseaux d’eau si les États de l’aire de répartition fournissent des informations de base sur les tailles de population et les prélèvements. À l’heure actuelle, il existe de sérieuses lacunes dans la couverture de la plupart des populations qui nous préoccupent, et l’EGMP est une occasion pour que les pays joignent leurs forces et comblent ces lacunes à l’aide d’une recherche coordonnée et d’une surveillance améliorée. »

Jesper Madsen, chef du Centre de données de l’EGMP à l’Université d’Aarhus

Comme différents objectifs de gestion peuvent mener à des stratégies de prélèvement très différentes, l’équipe de recherche a montré comment concilier les objectifs contradictoires. Les applications de cette approche peuvent être très larges pour les oiseaux d’eau européens, et peuvent indiquer quels sont les programmes de recherche et de surveillance requis pour confirmer des estimations de paramètres démographiques importants, qui sont nécessaires pour trouver les stratégies de prélèvements qui répondront aux objectifs des gestionnaires.

 

Au sujet de la plateforme européenne de gestion des oies (EGMP)

Le groupe de travail international de l’AEWA sur la gestion européenne des oies (EGM IWG) fait office d’organe principal de coordination et de prise de décision de la Plateforme européenne de gestion des oies (EGMP), mise en place à Paris en mai 2016 à la suite de la décision prise par la 6ème session de la Réunion des Parties (Résolution 6.4). Le but de l’EGMP est de garantir un état de conservation favorable à long terme de toutes les espèces d’oies et de leurs populations relevant de son mandat, en assurant leur utilisation et leur gestion durables. La coordination d’ensemble du groupe de travail et de la plateforme est assurée par le Secrétariat PNUE/AEWA. L’université d’Aarhus du Danemark fournit le centre de données de l’EGMP qui compile, analyse et présente l’information scientifique destinée à informer les processus décisionnels.
 

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, veuillez contacter M. Jesper Madsen, du Centre de données de l’EGMP ou la coordinatrice de l’EGMP, Mme Eva Meyers.

Vous trouverez d’autres informations sur les réunions de l’EGM IWG en cliquant ici.

 

Dernière mise à jour le 10 April 2018

Type: 
News item
Species: 
Anser brachyrhynchus
Species group: 
Birds