Bonn, 14 décembre 2021 - Un atelier de formation sur le marquage et le suivi télémétrique par satellite des flamants nains (Phoeniconaias minor) a eu lieu au Parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD), au Sénégal, du 2 au 5 décembre 2021. Accueillie par le gouvernement du Sénégal, la formation de 4 jours a été organisée conjointement par la Direction des parcs nationaux du Sénégal (DPN), la Direction mauritanienne de la protection et de la restauration des espèces et de l’environnement (DPREM), le Secrétariat PNUE/AEWA et l’institut de recherche de la Tour du Valat. La formation a été rendue possible grâce au soutien financier de la Convention sur la diversité biologique (CBD) dans le cadre d’un projet financé grâce à l’initiative Bio-Bridge (BBI), ainsi qu’aux contributions en nature des gouvernements du Sénégal et de Mauritanie, de la Tour du Valat et du Secrétariat PNUE/AEWA.

L’atelier de formation de 4 jours, qui a réuni 15 experts techniques du Sénégal et 4 de Mauritanie, a permis de familiariser les participants avec le concept et les aspects pratiques du suivi par satellite des oiseaux, en particulier des flamants nains. Les participants provenaient de parcs nationaux clés dont l’importance est connue pour la survie du Flamant nain au Sénégal et en Mauritanie, ainsi que d’institutions impliquées dans la surveillance de l’espèce. Il s’agissait, entre autres, de la DPN du Sénégal, du Parc national des oiseaux du Djoudj, de la Station biologique du Djoudj, de l’Aire marine protégée de Saint Louis et des Associations d’éco-gardes du PNOD et du Parc national de la langue de Barbarie au Sénégal, ainsi que de la DPREM de Mauritanie et des Parcs nationaux du Banc d’Arguin et du Diawling. Les participants ont suivi une formation intense et pratique, dirigée par les deux principaux formateurs de la Tour du Valat, Antoine Arnaud et Thomas Blanchon.

Le premier jour de l’atelier a consisté en des sessions théoriques, au cours desquelles les stagiaires ont été initiés aux concepts de base du marquage par satellite et à l’utilisation de la télémétrie par satellite pour la surveillance de la faune sauvage, y compris les oiseaux, à l’utilisation d’outils cartographiques permettant d’exploiter les données satellitaires et aux techniques de capture des oiseaux en vue de l’installation de balises satellitaires sur ces derniers. La partie théorique a également porté sur l’observation des oiseaux bagués et la transcription et la communication des observations des oiseaux bagués, qui est une autre méthode de surveillance des mouvements des oiseaux.

Suite à la partie théorique de la formation, les participants se sont plongés dans trois jours de formation sur le terrain, essentiellement pratique, dans le Parc national des oiseaux du Djoudj. Au cours de la pratique sur le terrain, trois des quatre émetteurs satellites achetés dans le cadre du projet ont été installés avec succès sur des flamants nains capturés pendant l’atelier. Avec les formateurs, les stagiaires ont appris et mis en pratique la localisation et le piégeage précautionneux des oiseaux. Un certain nombre de flamants nains ont été capturés avec succès et des balises satellitaires ont ensuite été installées sur les individus capturés, mettant ainsi en pratique les nouvelles connaissances et compétences acquises pendant le premier jour de l’atelier. L’observation effective des oiseaux bagués au Parc National du Djoudj a constitué une partie de l’exercice sur le terrain. 

L’atelier de formation a également fourni aux participants l’occasion de partager des informations, des données et des expériences sur le comptage des flamants dans la région, lors d’un « atelier flamants » organisé le deuxième jour.

Le cours de formation a permis aux stagiaires d’améliorer leurs connaissances sur la technologie de télémétrie par satellite, de renforcer leur capacité à capturer des oiseaux ciblés, à leur fixer des émetteurs satellitaires légers et à accéder ensuite aux informations sur les mouvements de ces oiseaux par le biais d’un système d’information. Les satellites transmettront l’emplacement des balises à des récepteurs situés à la surface de la Terre, permettant ainsi aux utilisateurs de cette technologie de suivre les mouvements des oiseaux dans l’espace et le temps.   

La participation très active, la compétence et l’enthousiasme des stagiaires et des formateurs ont contribué au succès de cet atelier de formation qui a obtenu de nombreuses réactions positives. Nous espérons que les données acquises grâce au suivi des oiseaux par satellite permettront de compléter les informations sur le comportement migratoire des individus de la population ouest-africaine du Flamant nain et sur les sites utilisés par les oiseaux au cours de leur cycle annuel. Cela devrait permettre d’identifier d’autres sites d’importance nationale et internationale pour la conservation de l’espèce et donc de renforcer les actions de conservation du Flamant nain.

L’atelier de formation a fortement contribué aux efforts de l’AEWA pour améliorer la capacité technique de la recherche scientifique dans la région africaine. Le Plan d’action de l’AEWA pour l’Afrique 2019-2027 attache une importance considérable à l’amélioration de la capacité dans la région, notamment par des actions visant à identifier et à combler les lacunes en matière de capacités ainsi qu’à promouvoir le partenariat pour des efforts institutionnalisés de renforcement des capacités et des programmes de recherche conjoints afin de combler les lacunes prioritaires en matière de connaissances. Ces actions de renforcement des capacités sont mises en évidence, entre autres, dans les objectifs 5.1 et 5.3 du Plan.