Sauver l’oie la plus menacée au monde – l’Oie naine

Bonn, 26 novembre 2018 - L’Oie naine (Anser erythropus) est mondialement menacée et reconnue comme étant Vulnérable par l’UICN. Suite à des décennies de déclin, les deux populations couvertes par l’Accord semblent maintenant stables ou même en augmentation, les estimations actuelles indiquant 28 500-40 100 individus pour la population principale occidentale et 100-130 individus pour la population fennoscandienne. 

Cependant, l’espèce est loin d’être tirée d’affaire, car l’abattage illégal, la perte et la dégradation d’habitat, le changement climatique et les lacunes en matière de connaissances continuent d’entraver les efforts de conservation. La petite population fennoscandienne demeure particulièrement vulnérable.
 
Les efforts de conservation de l’espèce dans le cadre de l’AEWA sont coordonnés par le groupe de travail international de l’AEWA sur l’Oie naine sur la base du Plan d’action international par espèce de l’AEWA adopté lors de la 4e session de la Réunion des Parties en 2008. Les activités actuelles sont axées sur l’exécution d’un plan de travail évolutif ambitieux, adopté lors de la 3e réunion du groupe de travail en 2016 et qui s’achèvera en 2019. L’Agence norvégienne pour l’environnement et le ministère finlandais de l’Environnement ont généreusement apporté leur soutien aux activités et au poste de coordinateur du groupe de travail, de même que des contributions en nature ont été fournies par un large éventail d’organisations partenaires chargées de sa mise en œuvre. 
 
Parmi les faits saillants de la conservation en 2018, on mentionnera une expédition de surveillance de l’Oie naine en Ouzbékistan, en janvier 2018, lors de laquelle une équipe de chercheurs locaux et internationaux a découvert quelques individus de l’espèce sur deux sites, à partir d’informations provenant de données antérieures de suivi par satellite. Une expédition de suivi destinée à recenser d’autres sites a eu lieu au début du mois de décembre 2018, organisée par le partenaire ouzbek de BirdLife et la Société ouzbèke de protection des oiseaux, qui a désigné l’Oie naine « Oiseau de l’année 2018 » dans le pays. Cela a donné lieu, entre autres, à une vaste campagne de sensibilisation, notamment parmi les chasseurs.   

Les efforts de suivi par satellite dirigés par la Société ornithologique norvégienne en collaboration avec des partenaires russes ont conduit à de nouvelles découvertes passionnantes : le réseau de surveillance de l’Oie naine a suivi avec enthousiasme la migration automnale de deux individus – M. Blue et Mme Tough – respectivement équipés d’un dispositif dans le nord de la Norvège et en Russie. La migration de M. Blue, en particulier, a été étonnante, car il a conduit sa famille en 72 heures seulement des sites de halte en Norvège jusqu’aux principaux sites d’hivernage de la population fennoscandienne, situés au lac Kerkini au nord de la Grèce. Dans l’ensemble, la population fennoscandienne a connu une assez bonne saison de reproduction (après les résultats catastrophiques de la reproduction en 2017), avec un total de 104 individus hivernant actuellement au lac Kerkini.

Parmi les autres faits marquants figurent les efforts en cours pour étendre le Programme d’éducation environnementale sur l’Oie naine mené par la société hellénique d’ornithologie (HOS) à d’autres langues (anglais, norvégien, russe, farsi) ainsi que pour adapter les matériels disponibles à la voie de migration de la principale population occidentale. La HOS a également produit une nouvelle affiche  pour l’espèce sur le thème « La conservation sans frontière », sur laquelle figure le nom de l’espèce en 15 langues, à l’usage de tous les partenaires. 
 
L’espèce a en outre été largement présentée au Congrès sur la biodiversité arctique qui s’est tenu à Rovaniemi, Finlande, du 9 au 12 octobre, comme étant un exemple phare de la manière dont la coopération internationale peut mener à la conservation réussie des espèces migratrices menacées. En outre, la collaboration avec l’Initiative pour les oiseaux migrateurs de l’Arctique (AMBI) et le groupe de travail sur la biodiversité du Conseil de l’Arctique de la CAFF (Conservation de la flore et de la faune arctiques) s’est poursuivie, sous la houlette du Secrétariat PNUE/AEWA.  Le Secrétariat a également poursuivi ses efforts pour établir des liens avec des initiatives plus vastes, telles que l’Initiative régionale de Ramsar pour l’Asie centrale.
 
La 4e réunion du groupe de travail international devrait avoir au cours du second semestre 2019, selon les fonds disponibles. En préparation, on attend des États de l'aire de répartition qu’ils fassent un compte rendu des progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan de travail et du Plan d’action international par espèce
 
Pour de plus amples informations, veuillez contacter Mme Nina Mikander, coordinatrice du groupe de travail international, basée au Secrétariat PNUE/AEWA.
 

 

Dernière mise à jour le 29 November 2018