Nouveau rapport sur l'impact des plastiques sur les oiseaux d'eau migrateurs présenté aux gouvernements à la MOP7 de l'AEWA

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Les gouvernements incluent des recommandations sur la manière de traiter la pollution par le plastique dans la résolution adoptée sur la conservation des oiseaux marins à la MOP7 de l'AEWA

 
Durban, 8 décembre 2018 – Le plastique semble être le sujet dont tout le monde parle de nos jours, et nous ne pensons certainement pas aux pailles à usage unique. La production mondiale de plastique a augmenté de plus de 300 millions de tonnes par an, et une quantité stupéfiante de 13 millions de tonnes se retrouve dans l'océan. La pollution plastique pose de sérieux risques pour la santé de la faune sauvage, et un nouveau rapport présenté aux gouvernements lors d'une conférence internationale sur les oiseaux d'eau (AEWA MOP7) qui se tient actuellement à Durban, a montré la manière dont les oiseaux d'eau migrateurs sont affectés. Toutefois, une sensibilisation accrue du public et un changement des habitudes peuvent renverser la vapeur.
 
Selon le rapport, parmi les 254 espèces couvertes par l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau d'Afrique-Eurasie (AEWA), plus de 40 pour cent ont une interaction avec les plastiques : 22 pour cent contiennent du plastique ingéré, 31 pour cent se sont enchevêtrés dans des débris plastiques et 8 pour cent utilisent des objets en plastique dans leur nid.
 
« Le fléau croissant de la pollution plastique sur notre planète affecte les oiseaux d'eau de plusieurs façons. Lorsqu'il est ingéré, il peut entraîner la malnutrition et même la famine. Le plastique flottant dans les océans, le long des rivières ou échoué le long de nos rivages et dans les terres humides peut causer des blessures, entraver la mobilité et causer la noyade des oiseaux. » a déclaré Jacques Trouvilliez, Secrétaire exécutif de l'AEWA.  
 
Une des façons dont le plastique affecte les oiseaux d'eau est l’ingestion. Les oiseaux confondent souvent le plastique avec de la nourriture, mais ne peuvent pas le digérer. Des objets en plastique peuvent se loger dans le tube digestif, bloquant la gorge et provoquant l'étouffement, ou s'accumuler et remplir l'estomac, ce qui peut entraîner la malnutrition et la famine. À titre d'exemple, environ la moitié de tous les phalaropes, une petite espèce d'oiseaux de rivage migrateurs, ont été retrouvés avec du plastique dans leur système digestif. Dans de nombreux cas, ces oiseaux vivent dans des endroits reclus, loin des humains, mais la présence de plastique dans l'environnement montre que même eux sont affectés.
 
Une autre manière dont le plastique représente un danger pour les oiseaux d'eau est l'enchevêtrement. Comme le plastique ne se décompose pas, les objets flottants tels que les engins de pêche, les longs filaments et les objets en forme d'anneau peuvent blesser, immobiliser et noyer les oiseaux d’eau. Le nombre d'espèces d'oiseaux de mer touchées de cette manière a triplé depuis le milieu des années 1990. Les fous de Bassan, une espèce d'oiseaux de mer inscrite sur la liste de l'AEWA, sont particulièrement enclins à s'enchevêtrer dans de vieux engins de pêche lorsqu'ils suivent des bateaux de pêche en mer.
 
Enfin, les microplastiques contribuent de plus en plus au fléau de la pollution plastique. Celles-ci proviennent soit de petits plastiques comme les microbilles, soit de la dégradation d'objets plus gros. Les microplastiques sont couramment ingérés par les espèces proies qui sont ensuite consommées à leur tour par les oiseaux prédateurs.
 
Le rapport « Les oiseaux d’eau et les plastiques », qui est le premier dans son genre présenté aux gouvernements lors de la MOP7 de l’AEWA, note que les études relatives aux oiseaux d’eau et à la pollution plastique tendent à surtout porter sur l’Europe et l’Afrique du Sud.
 
« Il est important que les études menées ailleurs le long de la voie de migration d’Afrique-Eurasie comblent les lacunes en termes de connaissances, afin que nous comprenions mieux l’impact intégral des plastiques sur tous les oiseaux d’eau au sein de l’aire de répartition géographique de l’AEWA. En même temps, nous ne pouvons pas attendre que ces études comblent ces lacunes, mais nous devons agir dès maintenant pour nous attaquer collectivement au problème au niveau mondial, le long de toutes les voies de migration du monde », a déclaré Jacques Trouvilliez, Secrétaire exécutif de l’AEWA.
 
La MOP7 de l’AEWA a pris les mesures recommandées dans le rapport et les a incluses dans une Résolution sur la conservation des oiseaux marins que les Parties devront examiner pour adoption le dernier jour de la réunion. Il est à espérer que cela permettra de prendre des mesures actives dans une grande partie de la voie de migration d’Afrique-Eurasie, pour s’attaquer au problème de la pollution plastique. Il a également été annoncé au cours de la réunion plénière que le thème de 2019 de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs serait « Protéger les oiseaux de la pollution plastique ».
 
Andrew de Blocq, un pingouinologue de l’ONG dédiée à la conservation BirdLife Afrique du Sud qui assistait à la MOP7 de l’AEWA a déclaré : « La pollution plastique est une menace croissante pour les oiseaux d’eau et les oiseaux marins, qui nous, les conservationnistes, nous préoccupent terriblement. Toutefois, le bon côté des choses est que dans le monde entier, les gens prennent rapidement conscience des conséquences pour la faune, et nous assistons à un changement de culture associé à l’abandon des articles en plastique à usage unique, au profit d’un mode de vie plus conscient et plus respectueux de l’environnement. »  
 

 

Pour des interviews ou pour parler avec un expert, veuillez contacter : 

Florian Keil, Coordinateur de l’équipe de communication conjointe des Secrétariats PNUE/CMS et PNUE/AEWA. Tél. : + 27769406320, Courriel : aewa-press@unep-aewa.org
 
Veronika Lenarz, Information du public, Secrétariat PNUE/CMS, Tél. : +49 (0)228 815 2409, Courriel : aewa-press@unep-aewa.org
 
Liens :
 
 
Réseaux sociaux :  @unep_aewa , #aewamop7

Notes pour les éditeurs

À propos de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA)

L’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) est un traité intergouvernemental dédié à la conservation des oiseaux d’eau migrateurs qui suivent la voie de migration d’Afrique-Eurasie au cours de leur voyage. L’Accord couvre 254 espèces d’oiseaux qui dépendent d’un point de vue écologique des zones humides pendant au moins une partie de leur cycle annuel. Le traité couvre 119 États de l’aire de répartition allant de l’Europe et de parties de l’Asie et du Canada, au Moyen-Orient et à l’Afrique. Actuellement, 77 pays et l’Union européenne (UE) sont devenus Partie contractante à l’AEWA (au 1er octobre 2018). 
 
 
À propos de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs
 
La campagne de sensibilisation annuelle souligne la nécessité de conserver les oiseaux migrateurs et leurs habitats. Il a une portée mondiale et constitue un outil efficace pour aider à sensibiliser mondialement aux menaces auxquelles sont confrontés les oiseaux migrateurs, à leur importance écologique et au besoin d’une coopération internationale pour les conserver. Pour célébrer cette journée, de grands événements ont lieu deux fois par an, le deuxième samedi des mois de mai et d’octobre. 
 

Dernière mise à jour le 08 December 2018