Journée mondiale des oiseaux migrateurs : Le plomb empoisonne les oiseaux et les humains

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Journée mondiale des oiseaux migrateurs : Le plomb empoisonne les oiseaux et les humains

 

Bonn, le 9 mai 2018 - Le thème de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs 2018 est « Unissons nos voix pour la conservation des oiseaux ». L’empoisonnement au plomb compte parmi les menaces importantes – mais souvent sous-estimées – qui pèsent sur les oiseaux migrateurs sur les voies de migration d’Afrique-Eurasie qui sont les principaux couloirs de migration des oiseaux reliant l’Europe, l’Afrique et l’Asie occidentale. La Convention des Nations Unies sur la conservation des espèces migratrices (CMS) et l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), deux traités internationaux sur l’environnement à l’origine de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, conduisent également des efforts internationaux pour faire face à cette menace mondiale.

L’empoisonnement au plomb est causé par le rejet de plomb dans l’environnement. Le plomb est un métal lourd hautement toxique utilisé à la fois pour les plombs de pêche et pour la chasse. Un tir de fusil de chasse projette des centaines de billes de plomb qui se répandent dans l’environnement et mettent en danger la faune sauvage.

Entre 400 000 et 1,5 million d’oiseaux d’eau meurent chaque année en Europe rien qu’en ingérant ce plomb. Le nombre d’oiseaux supplémentaires qui ont des maladies dues à l’empoisonnement par des munitions au plomb est au moins aussi important que le nombre d’oiseaux tués par la grenaille de plomb chaque année.

Les oiseaux d’eau et autres oiseaux ramassent la grenaille de plomb ou les plombs de pêche abandonnés qu’ils prennent pour de la nourriture ou pour du gravier. Ils meurent directement d’empoisonnement ou le plomb qu’ils ingèrent affecte leur immunité, leur comportement et leur capacité de reproduction. Les rapaces et les charognards retirent la grenaille de plomb ou des fragments de balles des proies ou de la charogne qu’ils mangent. Le plomb laissé dans l’environnement contamine les sols et les populations sont exposées lorsqu’elles consomment du gibier abattu au plomb.

Selon Bradnee Chambers, Secrétaire exécutif de la CMS, « l’empoisonnement au plomb dans le monde ne tue pas seulement des millions d’oiseaux. Le plomb présent dans notre environnement est aussi une question de santé humaine publique à laquelle il faut s’attaquer d’urgence ».

Tandis que la perte d’habitat, la pollution, les récoltes non durables et les pratiques agricoles, l’abattage et le piégeage illégaux ainsi que les collisions et l’électrocution par des lignes électriques comptent parmi les plus grands dangers pour les oiseaux migrateurs, l’empoisonnement au plomb est l’une des menaces pour lesquelles il existe une solution pratique. 

Il existe à présent des munitions sans plomb dont l’efficacité a été démontrée par la recherche et la pratique. De nombreux chasseurs utilisent déjà des munitions non toxiques. Certains pays comme le Danemark et les Pays-Bas ont totalement éliminé la grenaille de plomb il y a plus de 20 ans.

Le passage à des solutions non toxiques pourrait être bénéfique pour la conservation de la nature et pour la santé humaine. Une interdiction des munitions au plomb réduirait les émissions de plomb, l’empoisonnement secondaire des charognards et autres rapaces et les risques pour la santé humaine tout en apportant des avantages économiques substantiels à la société pour ce qui est des personnes en bonne santé et d’un environnement sain.

L’AEWA a été le premier traité international à s’intéresser au problème des munitions au plomb.

Jacques Trouvillez, Secrétaire exécutif de l’AEWA, a déclaré : « Le traité a appelé à un engagement politique pour éliminer progressivement le plomb dans les zones humides et de nombreux pays ont répondu à l’appel. Il nous faut à présent prendre des mesures juridiquement contraignantes à l’échelle des pays pour arrêter la chasse à la grenaille de plomb. »

La CMS s’est penchée sur l’empoisonnement au plomb afin de prévenir les risques pour les oiseaux migrateurs et a demandé que les munitions au plomb soient progressivement éliminées dans tous les habitats. Certes, de nombreux pays d’Amérique du Nord et d’Europe ont fait des progrès pour interdire le plomb dans les zones humides, mais la CMS veut à présent porter la question au niveau mondial et l’étendre à tous les habitats. Pour soutenir cet effort, la CMS a formellement créé le Groupe de travail sur le plomb, un groupe d’experts multipartite réunissant l’industrie, les chasseurs et les défenseurs de l’environnement pour aider les États membres à faciliter les efforts concertés pour réduire l’empoisonnement des oiseaux migrateurs par les munitions au plomb et les plombs de pêche.

 

À propos de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs

La Journée mondiale des oiseaux migrateurs est célébrée chaque année afin de mettre en avant la nécessité de conserver les oiseaux migrateurs et leurs habitats. Plus de 300 événements dans plus de 50 pays marquant la Journée mondiale des oiseaux migrateurs 2018 (enregistrés sur le site internet) incluent des festivals sur les oiseaux, des programmes éducatifs, des événements médiatiques, des excursions ornithologiques, des présentations, des diffusions de films et un concert caritatif destiné à lever des fonds pour la conservation de la nature au niveau international.

La Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS) et l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), deux traités intergouvernementaux sur la faune sauvage gérés par l’ONU Environnement, organisent la campagne en coopération avec Environment for the Americas (EFTA).

L’EFTA travaille avec divers partenaires pour fournir des supports pédagogiques en anglais et en espagnol et des informations sur les oiseaux et sur la conservation des oiseaux à travers les Amériques. Ses programmes incitent les enfants et les adultes à sortir, à se renseigner sur les oiseaux et à participer à leur conservation.
www.worldmigratorybirdday.org/partners

 

À propos de la Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS)

La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (également appelée CMS ou Convention de Bonn, du nom de la ville dans laquelle elle a été signée), a pour but d’assurer la conservation des espèces migratrices terrestres, aquatiques et aviaires dans l’ensemble de leur aire de répartition. C’est un traité intergouvernemental, conclu sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’Environnement, qui a pour mission la conservation de la faune sauvage et de ses habitats à l’échelle mondiale. Depuis l’entrée en vigueur de la Convention en 1979, le nombre de ses membres n’a cessé d’augmenter. Elle compte actuellement 126 Parties représentant l’Afrique, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, l’Asie, l’Europe et l’Océanie.

La CMS et ses Accords associés sur les oiseaux migrateurs réunissent des gouvernements et autres parties prenantes pour coordonner et élaborer davantage des politiques de conservation en vue de garantir que toutes les voies de migration du monde bénéficient de mécanismes de coordination qui encouragent une coopération de base entre les pays impliqués. Le Protocole d’accord sur les rapaces a été conclu en tant qu’instrument spécial pour traiter les menaces qui pèsent sur ces oiseaux de proie migrateurs.
www.cms.int @bonnconvention
 

À propos de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA)

L’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) est un traité intergouvernemental destiné à la conservation des oiseaux d’eau migrateurs qui se déplacent le long de la voie de migration d’Afrique-Eurasie. L’Accord couvre 254 espèces d’oiseaux qui dépendent écologiquement des zones humides pendant au moins une partie de leur cycle annuel. Le traité couvre 119 États de l’aire de répartition en Europe, dans certaines parties d’Asie et du Canada, au Moyen-Orient et en Afrique. À l’heure actuelle, 75 pays et l’Union européenne (UE) sont Parties contractantes à l’AEWA (au 1er novembre 2017).
www.unep-aewa.org @UNEP_AEWA

 

Liens associés :

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Résolution de la CMS Prévenir l’empoisonnement des oiseaux migrateurs
CMS Lignes directrices pour prévenir les risques d’empoisonnement aux oiseaux migrateurs
Résolution de l’AEWA Suppression progressive de la grenaille de plomb pour la chasse dans les zones humides
CMS Réduire le risque d'empoisonnement des oiseaux migrateurs

Pour de plus amples renseignements et des entretiens avec des experts, veuillez contacter :

Florian Keil, Coordinateur de l’Équipe commune de communication des Secrétariats PNUE/CMS et PNUE/AEWA, Tél. : +49 (0) 228 8152451

Veronika Lenarz, Information du public, Secrétariat PNUE/CMS +49 (0) 228 8152409, press@cms.int

Dernière mise à jour le 09 Mai 2018