Au travail dans les coulisses de l'AEWA – Melissa Lewis

Bonn, 25 mars 2015 - Au cours de leurs mouvements annuels, les oiseaux d’eau migrateurs traversent de multiples juridictions, dont les lois et politiques de conservation diffèrent considérablement. Il n’est donc pas surprenant que, au cours du siècle passé, une myriade d’instruments internationaux aient été adoptés pour faciliter la coopération internationale en matière de conservation des oiseaux. Toutefois, beaucoup de ces instruments ont échoué à inclure l’intégralité des voies de migration des espèces : en effet, dans plusieurs régions, la conservation des oiseaux continue à être facilitée par le biais de patchworks d’accords juridiques bilatéraux, combinés à des initiatives non contraignantes.

"En tant que juriste, je considère que l’AEWA est remarquable, non seulement parce qu’il met fermement l’accent sur la conservation à l’échelle de la voie de migration (comme le souligne le slogan de la MOP6 : « Réaliser la conservation au niveau de la voie de migration »), mais aussi en raison de ses dispositions détaillées et juridiquement rigoureuses, et de son concept flexible, qui distinguent l’Accord de beaucoup d’autres traités de conservation."

En tant que juriste, je considère que l’AEWA est remarquable, non seulement parce qu’il met fermement l’accent sur la conservation à l’échelle de la voie de migration (comme le souligne le slogan de la MOP6 : « Réaliser la conservation au niveau de la voie de migration »), mais aussi en raison de ses dispositions détaillées et juridiquement rigoureuses, et de son concept flexible, qui distinguent l’Accord de beaucoup d’autres traités de conservation. La facilité relative avec laquelle les annexes de l’Accord peuvent être amendées a permis à l’AEWA d’évoluer pour couvrir des espèces et des menaces supplémentaires, et permettra l’expansion de la couverture géographique de l’AEWA, si les Parties l’estiment souhaitable. Au cours de ces dernières années, l’Accord a également démontré son aptitude à agir en tant que pionnier, tant en ce qui concerne les questions de conservation importantes (comme la gestion adaptée des prélèvements en Europe) qu’en matière de questions institutionnelles (l’AEWA ayant établi le premier mécanisme de conformité au sein de la Famille de la CMS).

Au cours des six années passées au Comité technique de l'AEWA, j’ai été (en tant que Sud-africaine) particulièrement satisfaite d’observer que l’accent a récemment été mis sur l’aide à la mise en œuvre de l’Accord en Afrique et sur l’adaptation de la guidance de l’Accord, afin de répondre aux préoccupations en matière de conservation en Afrique. Bien que le continent africain soit d’une importance cruciale pour de nombreuses espèces de l’AEWA, les défis auxquels sont confrontés cette région sont effrayants. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que les objectifs de l’AEWA soient entièrement atteints en Afrique. Cependant, je pense que l’Initiative africaine de l’Accord a permis de réaliser plusieurs premiers pas dans cette direction, avec par exemple le développement d’un Plan d’action pour l’Afrique, l’utilisation du Fonds de petites subventions de l’AEWA pour soutenir des projets dans cette région et le développement de nouveaux Plans d’action internationaux par espèce pour plusieurs espèces d’Afrique (telles que la Grue royale, une de mes espèces préférées). J’espère que les gouvernements et les autres parties prenantes de l’aire de l’Accord continueront à soutenir cette Initiative dans l’avenir, en mettant en exergue la contribution de l’AEWA à la conservation des oiseaux d’eau au niveau de la voie de migration.

Melissa Lewis
Chercheur doctorant
Département du Droit européen et international, Université de Tilburg, Pays-Bas

 

 

 

 

 

 

Dernière mise à jour le 30 March 2015

Type: 
News item
Species group: 
Birds