Conservation de la connectivité : Un Élément clé du Cadre mondial pour la biodiversité après 2020

Bonn, le 2 novembre 2018 – La Famille CMS fixe le cap pour l’élaboration de ses contributions au Cadre mondial pour la biodiversité après 2020, qui devrait fournir une « Nouvelle donne pour la nature » à l’ensemble de la communauté internationale.

À deux ans de son adoption, le Cadre prévu après 2020 offre l’opportunité d’accroître la visibilité de la faune migratrice et de promouvoir sa conservation.

La semaine dernière, le Comité permanent de la CMS (Bonn, 23-24 octobre 2018) a approuvé l’établissement d’un groupe de travail sur le développement des contributions de la Famille CMS au Cadre mondial pour la biodiversité  après 2020. Le groupe de travail a été initialement formé par le Comité de session du Conseil scientifique de la CMS en juin dernier, et il se compose à présent de membres des deux organes subsidiaires, ainsi que d’ONG et des Secrétariats de la Famille CMS. Ce groupe de travail conjoint assure donc une interface entre la science et la politique. La prochaine septième Réunion des Parties à l’Accord d’Afrique-Eurasie (AEWA) (4-8 décembre 2018, Durban, Afrique du Sud) devrait approuver la participation du Secrétariat de l’AEWA au groupe de travail et ses contributions au processus.

La première réunion du groupe de travail conjoint, qui s’est tenue le 25 octobre, a reconnu que les espèces migratrices et leurs besoins peuvent être mieux représentés dans le Cadre par le biais du concept de connectivité. Connectivité est le mot clé de la CMS et de ses accords connexes, qui sont les seuls instruments juridiques mondiaux ou régionaux consacrés à la conservation des animaux migrateurs.

Le concept de connectivité est devenu de plus en plus important au cours des trois dernières décennies en raison de la modification des écosystèmes et des déclins consécutifs de biodiversité, résultant d’une série d’influences humaines directes et indirectes, du défrichement (et des pertes d’habitats qui en résultent), de régimes de feu altérés, de l’envahissement par des espèces exotiques et du changement climatique.

La gestion de la conservation de la connectivité est une approche stratégique pour faire face aux menaces pesant sur la biodiversité et aider à relier les habitats à travers les paysages terrestres et marins entiers, ce qui peut donner la possibilité aux espèces de se déplacer et permettre à leurs écosystèmes de s’adapter au changement de conditions qui, de par leur nature même, nécessitent une coopération transfrontalière.

En vue de promouvoir le concept, la CMS a demandé, au nom de sa Famille, une évaluation de la conservation de la connectivité, et en particulier la connectivité migratoire, à réaliser dans le cadre de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). L’évaluation devrait faire partie d’une proposition d’évaluation thématique plus large de la connectivité, qui sera soumise conjointement par divers secrétariats de la Convention, parmi lesquels ceux de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et autres conventions liées à la biodiversité comme Ramsar.

Tenant compte du processus d’élaboration du Cadre après 2020 dans le cadre de la Convention sur la Biodiversité (CBD), qui doit être approuvé dans trois semaines lors de la COP14 à Sharm El-Sheikh, Égypte, le groupe de travail conjoint a élaboré sa propre feuille de route qui culminera avec la treizième Réunion de la Conférence des Parties à la CMS, qui se tiendra en février 2020 en Inde. La COP13 se veut un tremplin pour l’adoption du Cadre après 2020 par la CBD COP15 et la principale plateforme pour renforcer l’élan et l’engagement politique en matière de conservation de la faune sauvage.

Parallèlement au vaste processus de consultation dans le cadre de la CBD, qui élaborera le Cadre, le groupe de travail conjoint élaborera des contributions concrètes, qui seront finalisées l’été prochain conformément aux échéances de remise des documents fixées pour la COP13 et examinées et approuvées par le Conseil scientifique et le Comité permanent. Après l’approbation officielle de la COP13, les contributions de la Famille CMS au Cadre pour la biodiversité mondiale seront transmises à la COP15 de la CBD (Chine, octobre 2020).

Entre-temps, la Famille CMS prévoit de participer à toutes les étapes clés du processus et à d’autres forums pertinents, et d’organiser des événements parallèles en vue de promouvoir ses contributions.

Le premier événement parallèle de cette série a eu lieu dimanche 28 octobre en marge de la COP13 de la Convention de Ramsar sur les zones humides, à Dubaï. L’événement, intitulé « La conservation de la connectivité, à l’horizon 2020 et au-delà » a été conjointement convoqué par le Secrétariat de Ramsar et le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles des Philippines, qui assure actuellement la présidence de la COP de la CMS.

Cet événement a illustré comment la CMS s’est concentrée sur les aspects et les problèmes liés à la connectivité, en coopération avec d’autres organisations, lors de la définition des priorités dans le cadre des stratégies de conservation et lors de l’établissement de contacts, de coopérations et de partage des efforts entre les pays et les continents, pour la survie à long terme des animaux migrateurs et la préservation de leurs habitats.

Des événements similaires se tiendront en marge de la COP14 de la CBD et de la MOP7 de l’AEWA. Cette dernière, qui aura lieu le 4 décembre 2018, présentera des initiatives menées dans le cadre de l’Accord pour promouvoir la connectivité des sites des oiseaux d’eau.
 

 

Dernière mise à jour le 26 November 2018