Au travail dans les coulisses de l’AEWA – François Lamarque

Bonn, 21 octobre 2015 - Vétérinaire de formation, François Lamarque mène une carrière au service de la conservation de la faune sauvage entre l’Europe et l’Afrique depuis plus de trente ans.

Bien qu’il soit plutôt mammalogiste, ses postes de chargé des actions internationales tant à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qu’au Ministère français de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie, où il travaille actuellement, l’ont tout naturellement amené à s’intéresser aux oiseaux migrateurs et à l’AEWA.

Depuis la MOP2 de Bonn en 2002 où François représentait l’ONCFS avant que la France ne devienne Partie à l’AEWA, son chemin a régulièrement croisé celui de l’Accord. Il était  membre de la délégation française lors de la MOP3 de Dakar en 2004, a travaillé avec Wetlands International lors du montage du projet Wings over Wetlands, et était sur le terrain lors du premier épisode de grippe aviaire en 2006 au cours duquel il a effectué des écouvillonnages sur les oiseaux d’eau migrateurs dans le Delta intérieur du Niger, au Mali et dans le sud du Burkina Faso. François est aujourd’hui point focal national de la France pour l’AEWA et membre du Comité permanent de l’AEWA où il représente l’Europe et l’Asie centrale.

Ces diverses expériences lui ont permis de découvrir et d’apprécier toutes les facettes de l’Accord.

« Il s’agit d’un accord pragmatique et opérationnel qui prend en compte toutes les composantes nécessaires à la conservation des oiseaux d’eau migrateurs, ressource naturelle partagée par des pays aux priorités et moyens très divers : les oiseaux et leurs habitats, les zones humides bien sûr, mais aussi l’homme, qu’il soit simple observateur ou consommateur. J’apprécie énormément le fait que l’Accord n’occulte pas l’utilisation des oiseaux d’eau migrateurs, qui est une réalité dans les pays du nord mais aussi en Afrique où de nombreuses populations locales en dépendent pour leur survie à certaines périodes de l’année. Au-delà de l’intérêt pour la conservation des espèces, de par ma formation initiale, je trouve également extrêmement utile de suivre le statut des diverses populations d’oiseaux migrateurs au moyen de comptages réguliers, car s’il a souvent été dit que les oiseaux migrateurs constituent un trait d’union entre les continents, ils constituent également une source potentielle d’introduction de pathogènes entre ceux-ci. A cet égard, toute diminution de population d’oiseaux d’eau migrateurs doit être analysée afin d’exclure tout risque sanitaire. »

L’oiseau de l’AEWA que préfère François est la Sarcelle d’été, Anas querquedula. Elle lui rappelle les moments intenses et conviviaux passés avec les collègues africains à Mopti où il a écouvillonné des centaines d’individus de cette espèce, localement appelée « Dougou-dougou ».

Dernière mise à jour le 21 October 2015